vendredi 28 avril 2017

LES ÉNERGIES RENOUVELABLES SONT UN ACCÉLÉRATEUR DE PAUVRETÉ

La vérité sur l’augmentation de l’électricité: la CSPE qui finance les énergies renouvelables coûte 150% d’augmentation en 4 ans et autant de rattrapage dans les trois prochaines années.

Sa part a doublé en trois ans et va être quadruplée, atteignant le tiers de nos factures au lieu des 7% annoncés au départ. Le dérapage est de 500% … !

Avec cette tendance, la note de l’électricité va doubler à court terme, créer une précarité sans précédent dans de nombreux ménages français y compris jusque dans les classes moyennes. Il est facile de jouer avec les peurs collectives en parlant des énergies renouvelables face aux évolutions climatiques, au maintien du nucléaire, aux ruines restantes des partis écologiques. On notera tout d’abord que les énergies renouvelables critiquent les énergies actuelles, nos modes de chauffage,,, mais qu’elles fabriquent… de l’électricité !.... qu’elles critiquent par ailleurs !.... et qu’elles engendrent des pollutions de réseaux sans précédent.

A force de tordre la communication dans tous les sens, sait-on vraiment combien l’électricité se paie aujourd’hui ? Reprenons la facture d’électricité d’un ménage modeste abonné au tarif courant jour nuit comme le font des millions de Français.

20% de plus que l’évolution des prix :
Explosion de la précarité énergétique qui fait bien plus de dégâts dans la population que la grippe, les vagues de froid et la canicule réunies…. Pour 1000 kwh consommés, soit un relevé moyen, quelle est l’évolution de 2012 à 2016 ? Le coût de l'électricité et taxes incluses progresse de 25 % sur 4 ans. A un rythme d’évolution du pouvoir d’achat de 1 à 2 % par an, c’est donc 20 % supplémentaires prélevés sur le budget des ménages. Ceci explique partiellement l’explosion du nombre de personnes frappées par la précarité énergétique : près de 10 millions, avec toutes les conséquences : privations, budget réduit, alimentation, maladies, conditions sanitaires, et même décès au domicile.

Les milieux d’opinion élitistes défendent le mythe des énergies renouvelables qui n’a aujourd’hui servi qu’à construire des dizaines de fortunes privées dans ces mêmes milieux privilégiés, et à créer des océans de pauvreté. N’oublions pas que les énergies renouvelables prennent aujourd’hui l’argent des pauvres pour le donner aux riches. Ni l’éolien, ni le solaire ne sont efficaces techniquement, et ils coûtent une fortune alors que le vent et le soleil sont gratuits. Leur tarification est de trois à cinq fois le prix pratiqué entre producteurs sur le marché européen. Plus leur part progresse, plus il faut les suppléer par d’autres centrales conventionnelles gaz ou charbon dont le coût s’additionne. Dans l’augmentation de l’électricité, la part de la CSPE, qui les finance, a progressé de 150 % en 4 ans. Pour des raisons politiques, son augmentation réelle a été masquée par une créance de l’Etat chez EDF de près de 5 milliards supplémentaires, qui a par ailleurs contribué à dégrader la situation financière d’EDF. La part de la CSPE n’était que de 7 % dans les factures d’électricité de 2012. Elle est passée à 15% en 4 ans et son poids réel est en fait de 30% si on intègre la dette de l’Etat chez EDF qui doit être remboursée sur les prochains exercices. L’augmentation faramineuse qui dépasse déjà l’évolution normale des prix de 20% actuellement devrait passer à 50% sur seulement quelques années.

Il est temps d’arrêter ce marché de dupes avant de fabriquer des centaines de milliers de nouveaux pauvres, et probablement des désordres bien plus graves.

Source: Economie Matin, Ludovic GRANGEON 21/04/2017

jeudi 27 avril 2017

Pourquoi les promoteurs éoliens louent la terre au lieu de l’acheter ?

Achat du terrain

Le prix d’achat d’un hectare dans les planèzes de Trizac est de 10 à 15.000 €
Il faut environ 2 hectares pour un aérogénérateur (= éolienne industrielle).
Le coût total d’achat serait donc de 30.000 € maximum par éolienne industrielle.

Location du terrain

La location annuelle pour une éolienne industrielle est d’environ 7.000€ brut payés par le promoteur éolien au propriétaire terrien s’il exploite lui-même sa terre, ou 3.500€ pour le propriétaire et 3.500€ pour le fermier (ou GAEC, EARL …).
Avec un bail emphytéotique de 15 ans, sous seing privé (= sans notaire, notaire qui pourrait renseigner le propriétaire sur le risque qu’il prend en signant), le coût total de location pour le promoteur est de 105.000€ par éolienne industrielle (= 7.000 x 15), soit 3,5 fois plus cher que l’achat des 2 ha nécessaires (30.000 €), alors pourquoi louer au lieu d’acheter ? 

Parce qu’il faut penser à inclure dans le calcul du prix de revient d’une éolienne le coût de son démantèlement obligatoire à l’issue du bail de 15 ans (les éoliennes industrielles commencent à vieillir et surtout elles ne sont plus rentables, car le contrat qui oblige EDF à acheter leur électricité 2 à 2,5 fois le prix normal du kilowattheure sera caduc dans 15 ans).

Coût total d’un aérogénérateur pour le promoteur éolien
La construction d’une éolienne revient à environ 2.000.000 €
Le rapport annuel net d’une éolienne est d’environ 360.000 €
soit pour 15 ans : 5.400.000 € (15 x 360.000)
Le gain net est donc de 5.400.000 – 2.000.000 = 3.400.000 € par éolienne.
Le démantèlement d’une éolienne[1] de 200 m de haut et 3MWh coûte, à ce jour, environ 600.000 (en moyenne : 200.000 € par mégawattheure installé).
Le démantèlement est théoriquement à la charge du propriétaire de l’engin. Le bénéfice net pour le promoteur serait donc ramené à 2.800.000 € (3.400.000 – 600.000) par éolienne industrielle, s’il avait acheté le terrain du paysan.
Mais le promoteur loue le terrain (ce qui lui coûte pourtant 3,5 fois plus cher que de l’acheter). À l’issue du bail de 15 ans, l’éolienne n’est plus rentable, donc le promoteur peut, soit ne pas renouveler le bail et s’en aller, soit mettre en faillite sa filiale du parc éolien de Trizac et risquent fort de disparaître. La responsabilité du démantèlement de chaque éolienne revient donc à la charge du propriétaire du terrain où elle se trouve !

Coût total d’un aérogénérateur pour le propriétaire du terrain
Pour une location au prix brut d’environ 7.000 €/an, compte tenu de la diminution des subventions ou des primes (les terrains loués passent dans le domaine industriel et ne sont plus des terres agricoles), et après déduction des charges payées par le propriétaire du terrain & éventuellement de son fermier (CFE, RSG, CSG et impôts), le gain est ramené au mieux à 4.000 € net par an, soit un bénéfice sur 15 ans pour le propriétaire exploitant de 60.000 € (=15 x 4.000) ou la moitié pour lui, l’autre pour le fermier.

Mais comme le promoteur et/ou sa filiale qui gère le parc risque fort de disparaître après 15 ans d’exploitation, le propriétaire du terrain est légalement l’unique responsable du démantèlement obligatoire de l’éolienne (600.000 €). Donc le propriétaire qui pensait faire un bénéfice net de 60.000 € maximum, se retrouve en fait avec un passif de 540.000 € (= 60.000 – 600.000). Il ne lui reste plus qu’à vendre sa ferme … s’il trouve un acheteur, qui lui en donnera 0€ parce qu’il devra faire démanteler l’éolienne !

Conclusion
Si le terrain est acheté :
le promoteur gagne : 2.800.000 € par éolienne
le paysan gagne : 30.000 € par éolienne
Si le terrain est loué :
le promoteur gagne plus : 3.400.000 € par éolienne
le paysan perd tout : – 540.000 € par éolienne

Source : http://vent-de-trizac.fr

[1] Le promoteur assure avoir mis 50.000€ de côté par éolienne en prévision de son démantèlement obligatoire. Non que cette entreprise soit généreuse ou prévoyante, mais simplement parce qu’une loi récente oblige tous les promoteurs à bloquer sur un compte 50.000€ par éolienne pour leur démantèlement. Et ces 50.000€ sont très largement insuffisants.

dimanche 23 avril 2017

Le CO2 est-il un polluant ?

Un extrait de l'article publié le 12/04/2017
par JEAN-PIERRE BARDINET, MICHEL GAY ET JEAN-PIERRE RIOU.
Pour répondre à quelques idées reçues sur l'énergie, à l'heure où cette question est primordiale aux yeux du monde.

Non. Le CO2 est un gaz indispensable à la photosynthèse et à toute la chaîne de la vie sur notre planète. Pendant 500 millions d’années, la moyenne du taux de CO2 atmosphérique a été de 2000 ppm environ. Mais grâce à l’augmentation observée de 280 ppm au début de l’ère industrielle à 400 ppm actuellement (la végétation est donc en manque), la planète reverdit et les récoltes sont meilleures, ce qui contribue à réduire la faim dans le monde. Certes, l'activité humaine émet de vrais polluants néfastes à la santé publique : oxydes de soufre et d’azote, microparticules, ...) qu'il faut réduire.Mais taxer le gaz de la vie est absurde, sauf à vouloir diminuer la consommation des énergies fossiles au profit d'autres sources non carbonées (nucléaire, hydraulique, …).

Cependant, si une filière est lancée pour satisfaire cette politique de réduction du CO2 pour ses effets potentiels sur le climat, mais qu'en fait : - elle a un bilan carbone élevé (parce qu’elle nécessite en soutien récurrent des centrales thermiques à gaz ou à charbon), - elle fait monter artificiellement le prix du kWh, - et elle crée d’importants problèmes d’équilibrage des réseaux de transport d'électricité, alors elle n’a aucune justification et doit être abandonnée.

Quelle est la situation énergétique en France ? 
Notre mix énergétique traditionnel (thermique, hydraulique et nucléaire) est suffisant pour couvrir nos besoins. La France exporte même environ 10% de sa production.
La part du nucléaire dans la production d'électricité en 2016 s’est élevée à 72,3%, celle de l’hydraulique à 12%, celle du thermique à 8,6%, celle de l’éolien à 3,9% et celle du solaire à 1,6%. En période hivernale, le solaire produit progressivement de 9h à 17 h, avec un pic en milieu de journée, puis ne produit rien lors de l’heure de pointe du soir et la nuit, tandis que l’éolien produit aléatoirement s'il y a du vent. Ce sont des énergies renouvelables intermittentes (EnRi) qui produisent peu (leur facteur de charge est faible : 23% pour l’éolien et 14% pour le solaire). Par exemple, le 23 janvier 2017, lors de l’heure de pointe du matin et du soir, il a fallu importer de l'électricité et augmenter les productions des centrales à gaz, à charbon et même au fioul tandis que l'éolien et le photovoltaïque ne produisaient presque rien (peu de vent et pas de soleil).

La décision de réduire la part du nucléaire en France dans le mix énergétique procède d’une idéologie irrationnelle. Le nucléaire n’émet pas de CO2, donc il satisfait aux exigences climatiques et il est pilotable. Les EnRi sont indirectement émettrices de CO2 et engendrent des coûts d’infrastructure rendus nécessaires par leur dispersion géographique et leur caractère intermittent : transformateurs, lignes de transport HT, smart grids...

Les surcoûts de la loi de transition énergétique se montent en 2016 à 23 Md€, et ils seront de 70 Md€ en 2030. De quoi handicaper la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des ménages...

L’indépendance énergétique d’un pays passe-t-elle forcément par l’utilisation des énergies renouvelables ? Non. 

L’Agence de l'environnement et de maîtrise des énergies (Ademe) a publié une étude irréaliste, cependant largement diffusée par les médias, qui prévoit 100% de renouvelable en 2050.

En fait, l'indépendance en électricité de la France pourrait être réalisée par des centrales à surgénération à uranium appauvri (238U) et à thorium (232Th). Il existe actuellement 300 000 tonnes d'uranium appauvri sur notre sol, soit 3000 ans de consommation électrique en France (moins de 100 tonnes par an) car le processus de surgénération permet de recycler une grande partie du combustible.

Voici les caractéristiques de toute production rationnelle d’énergie électrique :
- Elle doit être pilotable. En particulier, elle doit être capable de gérer les moments de forte et de     faible consommation.
- Elle doit être indépendante des caprices de la nature (vent, soleil, marées, précipitations,…).
- Elle doit avoir un impact mineur sur l’environnement et la biodiversité.
- Le réseau de transport ne doit pas être soumis à des fluctuations brutales et aléatoires.
- Le prix doit être compétitif
- La sécurité d’approvisionnement doit être garantie.

Posté par HW

vendredi 21 avril 2017

Les positions de tous les candidats à la présidentielles concernant l'environnement et la transition énergétique :

Au cours de ces derniers mois, Jean-Louis Butré, Catherine Boutin, Michel Broncard, Michel de Broissia, Katherine Poujol et André Posokhow ont demandé à rencontrer les  candidats à l'élection présidentielle ou leur équipe. 

Voici les positions :


Nathalie Arthaud
> Pas de contact.
> Pas de position officielle.

François Asselineau
> Pas de contact.
> Lu dans le programme : il faut consulter les Français sur le nucléaire.
> Pas de position sur l'éolien.

Jacques Cheminade
> Pas de contact.
> En faveur du nucléaire.
> Moratoire sur les ENR et leurs subventions.

Nicolas Dupont Aignan.
> Nous l'avons rencontré.
> "L'éolien constitue une énergie renouvelable beaucoup plus coûteuse et beaucoup moins performante au plan écologique qu'on ne le croit. Une aberration, qui s'ajoute à la pollution visuelle de nos paysages...."
> Arrêt de l'implantation de nouvelles éoliennes.

François Fillon.
1°-Nous avons rencontré plusieurs députés et responsables de son équipe
> Sur le nucléaire : statu quo sur la base des 75%.
> Eolien industriel: "on ne peut plus continuer comme cela se passe actuellement, Le développement de l'éolien est devenu totalement anarchique, il faut trouver une solution au problème d'inacceptabilité de la population."
> 2°-Dans son programme, il propose "La suppression de la CSPE et de l'obligation d'achat de la production des nouvelles installations de parcs éoliens, ainsi qu'à l'échéance des contrats en cours pour les installations existantes."
> 3°-Un responsable du programme écologie et énergie  a présenté les propositions de F.Fillon hier soir 19 avril, face à une assistance où l’on notait la présence de pas mal d’anciens du Grenelle de l’environnement, de la FEE et de promoteurs :
-il faudra peut-être fermer des centrales mais la France doit investir dans le nucléaire du futur.
> -oui aux ENR et donc à l’éolien mais à un rythme moins soutenu qu’actuellement.
> -confirmation de la volonté d’arrêter les subventions aux ENR et à l’éolien.
En résumé, une position quelque peu  ambigüe et qui mériterait d’être clarifiée et précisée

Benoit Hamon.
> Nous ne l'avons pas rencontré, mais il nous a écrit.
> "Je souhaite atteindre 100% d'ENR d'ci 2050. Pour l'éolien, je lèverai les freins réglementaires qui empêchent son développement et en particulier le contraintes militaires.Je demanderai aux préfets de région d'organiser des consultations pour avis avec des élus concernés par un projet, et ce en amont de la délivrance de l'autorisation."

Jean Lassalle.
> Nous l'avons rencontré.
> Il nous a déclaré qu'il était contre l'éolien.
> Il devait nous le confirmer par écrit, ce qu'il n'a pas fait.
> Il est pour le développement de l'éolien en mer.
> Sur France info il a déclaré vouloir remplacer le nucléaire et les énergies fossiles par les ENR

Marine Le Pen.
> Nous avons rencontré Marine Le Pen qui s’est déclarée hostile à l’éolien
> Elle a confirmé dans son programme:
> >  le maintien et la modernisation de la filière nucléaire.
> >  Un moratoire immédiat sur l'éolien"
> Position confirmée sur BFM-RMC : "Les éoliennes terrestres et en mer sont une source d'énergie renouvelable épouvantable et chère. Une vraie pollution visuelle"

Emmanuel Macron.
> Nous avons rencontré son équipe.
> Réduction du nucléaire : "50% de la production électrique en 2025 ".
> Eolien industriel .Pour l'équipe MACRON, la loi sur la transition énergétique est un dogme, un sujet tabou. (32% d'ENR pour l'ensemble de la  consommation énergétique française en 2030)
> Selon son programme, après avoir réglé le problème de l'inacceptabilité de l'éolien par la population, il faut doubler le parc existant d'ici 2022. Cela se fera par appels d'offre.
> Cela débouchera automatiquement sur une augmentation du prix de l'électricité.

Jean-Luc Mélenchon.
> Malgré plusieurs demandes de rendez-vous par mails, lettres, déplacement au QG de campagne, aucun contact n'a été possible.
> Dans son programme :
> -sortie du nucléaire.
> -développer les énergies marines sans précision, en particulier concernant l'éolien en mer.
> Avant d'être candidat à l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon était contre l'éolien terrestre. Depuis qu'il est candidat, il ne s'est plus prononcé.........

Philippe Poutou
> Pas de contact.
Sortie du nucléaire et arrêter la construction de l'EPR.
> Rien sur l'éolien.

Michel Broncard - Vice-Président de la FED
André Posokhow - Administrateur de la FED
Posté par HW


Un avis de l'Académie des Sciences passé inaperçu !

Chers Amis,
Créée en 1666, l'Académie des Sciences a traversé bien des régimes. Elle représente l'image du savoir. Pourtant, quand elle s'exprime le 19 avril dernier au sujet de la transition énergétique, les média sont absents. On me dit que "Le Monde" a trouvé l'article un peu long pour être repris dans ses colonnes.
Triste période où les décisions sont prises contre l'avis de ceux qui savent !


Nous vous proposerons sous peu une campagne de lettres aux candidats à la députation. Vous pouvez d'ores et déjà transférer ce document de l'Académie des Sciences aux politiques que vous connaissez. Ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas.

Bien amicalement, Michel de Broissia (ACBFC)

INSTITUT DE FRANCE Académie des sciences http://www.academie-sciences.fr/fr/

La question de la transition énergétique est elle bien posée dans les débats actuels ?La 

La question de la transition énergétique est désormais une question majeure, en
raison de la nécessité de maitriser nos émissions de gaz à effet de serre et de
réduire notre dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles (pétrole, gaz,
charbon) qui alourdit notre balance commerciale. Cela devrait nous conduire à
changer de façon substantielle nos modes de production et de consommation
énergétique (transport électrique, isolation des bâtiments, numérisation de la
consommation individuelle etc.). Et pourtant cette question ne nous semble pas
traitée dans les débats actuels en prenant la pleine mesure du problème. En réalité
les programmes en matière de politique énergétique devraient mieux tenir compte
des contraintes physiques, technologiques et économiques. Dans l’état actuel du
débat, nos concitoyens pourraient être conduits à penser qu’il serait possible de
développer massivement les énergies renouvelables comme moyen de
décarbonation du système en le débarrassant à la fois des énergies fossiles et du
nucléaire. Nous voulons ici rappeler un certain nombre de vérités.

La solution énergétique adaptée à chaque pays dépend de ses contraintes
géographiques et climatiques. C’est ainsi que le Québec, grâce à ses fleuves
puissants qui prennent leur source dans le Nord du pays, peut se permettre
d’afficher une électricité à 98 % d’origine hydroélectrique. Certains pays ont des
besoins impératifs de chauffage pour faire face à des climats rudes. Certains sont
fortement urbanisés, d’autres ont une population plus rurale. Ces variabilités en
termes de géographie et d’activité économique induisent des contraintes
différentes sur les « mix » énergétiques envisageables. Il n’y a donc pas une solution

universellement optimale à ce choix de politique énergétique.

Le recours aux énergies renouvelables est a priori attrayant, mais il ne faut pas
oublier les réalités. Rappelons d’abord que l’électricité ne représente que 25 % de
notre consommation d’énergie et qu’il faut donc bien distinguer le mix énergétique
qui concerne l’ensemble de nos activités du mix électrique. Pour les éoliennes, le
facteur de charge moyen en France (rapport entre l’énergie produite et celle qui
correspond à la puissance maximale affichée) est de 23 % ; il est de 13 % pour le
solaire photovoltaïque. Pour obtenir un niveau d’énergie donné, il faut donc mettre
en place des puissances plusieurs fois supérieures à la valeur répondant à la
demande. En termes de puissance, la situation est encore plus défavorable puisque
le rapport de la puissance installée à la puissance garantie est de l’ordre de 20 pour

l’éolien. C’est ce qui ressort des chiffres de production éolienne en France,
montrant que la puissance disponible issue de l’ensemble des éoliennes réparties sur le territoire tombe souvent à 5 % de la puissance affichée. Ainsi, un ensemble qui peut en principe fournir 10 GW ne délivre qu’un demi GW pendant une partie du temps. Cette variabilité des énergies renouvelables éoliennes et solaires nécessite la mise en oeuvre d’énergies alternatives pour pallier cette intermittence et compenser la chute de production résultant de l’absence de vent ou de soleil. On pourrait penser que les échanges d’énergie au niveau européen pourraient pallier ce problème. Or les nuits sont partout longues à la même période en Europe, et les anticyclones souvent simultanés chez nous et nos voisins.

Une solution à cette intermittence pourrait être le stockage massif de l’électricité : on la stockerait dans les périodes excédentaires pour la rendre disponible aux moments où elle est nécessaire. Mais les capacités de stockage hydroélectrique, en France, sont presque saturées. Il faut donc développer la recherche sur les batteries et sur d’autres modes de stockage qui permettraient sans doute de progresser, mais à l’heure actuelle on est loin de pouvoir stocker ne serait-ce qu’une petite fraction des 10TWh (1TWh = 1 milliard de kWh) que la France consomme en une semaine.
Pour stocker deux jours de cette consommation, avec une technologie performante lithium-ion comme celle employée sur les automobiles Tesla, il ne faudrait pas moins de 12 millions de tonnes de batteries utilisant 360 000 tonnes de lithium, sachant que 40 000 tonnes de ce métal sont extraites chaque année !  
D’autres solutions sont envisagées, comme le stockage chimique à travers l’électrolyse de l’eau qui produit de l’hydrogène, un vecteur d’énergie, mais ces solutions sont pour le moment bien trop chères, leur rendement est faible et leur maturité technologique réduite. L’expérimentation à l’échelle du mégawatt montre qu’on est encore loin de pouvoir déployer des solutions industriellement viables à l’échelle du pays.
Par ailleurs la croissance des énergies renouvelables intermittentes ne pourra se faire sans une extension significative du réseau de transport de l’électricité pour raccorder les lieux de production, collecter les énergies électriques produites de façon diffuse et les faire remonter vers les lieux de consommation. Afin de minimiser le risque de black-out à l’échelle de notre pays, voire de l’Europe, il est important d’anticiper les problèmes de stabilité de réseau qui pourraient résulter de variations soudaines des niveaux de vent ou d’ensoleillement.

Le simple bon sens conduit à conclure qu’une production d’électricité qui garantit la
consommation du pays nécessite la disponibilité des énergies « à la demande », celles qui ne souffrent pas de l’intermittence et auxquelles on peut faire appel en permanence. De sorte qu’il n’existe aucun pays qui, en l’absence de solution de stockage répondant à la variabilité de ces productions renouvelables, recourt significativement à ces dernières sans faire appel à des productions mobilisables et pilotables (centrales thermiques, nucléaire). Le cas de l’Allemagne est exemplaire. En 2011 l’Allemagne décide de sortir du nucléaire, dont la contribution à la production électrique n’était que de 22 % en 2010, sortie qui en conséquence ne représente pas les mêmes défis qu’une sortie du nucléaire en France. Six ans plus tard, la part du nucléaire est de 13 %, celle des renouvelables de 30 %, ce qui est remarquable, mais la part des combustibles fossiles reste de 55 %. C’est la croissance de l’offre intermittente d’électricité produite par les renouvelables qui a nécessité l’ouverture de nouvelles capacités de productionthermiques à charbon (13 GW) et un développement de l’exploitation du lignite. De sorte que l’Allemagne continue à être l’un des pays européens les plus gros émetteurs de CO2 pour un prix de l’électricité le plus élevé. On ne peut pas parler d’un succès.

La France est, parmi les pays développés, l’un des plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre par habitant (environ deux fois moins qu’en Allemagne, trois fois moins qu’aux Etats-Unis). C’est l’un des plus avancés dans la production d’électricité décarbonée (c’est ainsi que la France produit 540 TWh d’électricité avec des émissions de 46 Mt CO2/an, alors que l’Allemagne produit 631 TWh d’électricité en émettant 334 Mt CO2/an, c’est-à-dire 6,2 fois plus par kilowattheure produit). Cette sobriété relative en CO2 est le résultat de la solution actuellement dominante en France, l’énergie nucléaire, qui fournit 75 % de notre électricité. L’énergie nucléaire est objectivement le moyen le plus efficace pour réduire la part des énergies fossiles dans la production d’énergie électrique. Cette énergie repose sur des compétences scientifiques reconnues, sur une industrie nationale dotée d’une expérience opérationnelle unique et sur une autorité de sûreté compétente et indépendante. L’énergie nucléaire nécessite une gestion rigoureuse de ses déchets, qui a fait l’objet de plusieurs lois successives et d’un effort de recherche soutenu et cohérent. Il faut cependant avancer vers la mise en oeuvre pratique de ce qui a été étudié. D’autre part, l’industrie nucléaire est aujourd’hui confrontée à des exigences justifiées de sûreté qui se traduisent par des questions techniques à résoudre. Nous pensons que nos ingénieurs et nos entreprises ont les compétences pour traiter ces problèmes et apporter les solutions requises.

Dans ce cadre général, il y a une véritable contradiction à vouloir diminuer les émissions de gaz à effet de serre tout en réduisant à marche forcée la part du nucléaire. En réalité de nombreuses études montrent que la part totale des énergies renouvelables dans le mix électrique ne pourra pas aller très au-delà de 30-40 % sans conduire à un coût exorbitant de l’électricité et des émissions croissantes de gaz à effet de serre et à la mise en question de la sécurité de la fourniture générale de l’électricité. Notons également que s’il est déjà bien difficile d’inclure une fraction significative de solaire et d’éolien dans la production d’électricité, le problème des 75 % d’énergie non électrique consommés par les transports, l’habitat, l’industrie est autrement redoutable. Certes il est impératif d’étudier les économies d’énergie que l’on peut y apporter ainsi que la réduction de l’émission des gaz à effet de serre, mais ces secteurs resteront pour plusieurs décennies encore quasiment hors d’atteinte des renouvelables. Notre électricité décarbonée permettrait d'ores et déjà à la France de transférer vers l'électricité certaines des activités utilisant des combustibles fossiles, pour le plus grand bien de sa balance commerciale et de la baisse de ses émissions, bien plus qu'elle ne le fait actuellement.

Certes, nous avons appris qu’il était possible de mettre une quantité significative d’énergies renouvelables dans le mix électrique. Et il faut aller dans cette direction, les citoyens le souhaitent. Mais ces derniers doivent aussi être plus exigeants et demander à leurs élus de travailler à des scénarios réalistes qui évitent les idées reçues, et parmi lesquels ils devront faire leurs choix. Ces scénarios réalistes et cohérents doivent dire clairement que le tout renouvelable n’est pas possible et indiquer une trajectoire raisonnable vers une solution énergétique où l’énergie nucléaire aura sa place dans les prochaines décennies si l’on veut maintenir une électricité décarbonée. Ils doivent aussi dire que l’amélioration constante de notre système énergétique passera par des investissements massifs en recherche fondamentale, technologique et industrielle car de nombreuses questions doivent être étudiées (déchets et sécurité nucléaires, stockage de l’énergie, capture et séquestration du CO2, réseaux intelligents…). On peut enfin rappeler qu’au delà de l’équilibre du mix énergétique, il serait judicieux de porter l’effort sur les questions des économies d’énergie qui peuvent être réalisées pour réduire la consommation dans le bâtiment, le transport, l’industrie et qui peuvent conduire à une réduction sensible des émissions et qui sont sources de compétitivité, d’innovations et d’emplois.

Sébastien Candel, Yves Bréchet, Edouard Brézin, Marc Fontecave, Jean-Claude André, Roger Balian,Sébastien Balibar, Yves Bamberger, Catherine Césarsky, Vincent Courtillot, Jean-Claude Duplessy, Pierre Encrenaz, Robert Guillaumont, Pierre Joliot, Guy Laval, Olivier Pironneau, Michel Pouchard, Paul-Henri Rebut, Didier Roux, Jean-Marie Tarascon (tous membres du Comité de prospective en énergie de l’Académie des sciences).

Posté par HW

jeudi 20 avril 2017

Perrcy-les-Forges dit non!


Le conseil municipal de Perrcy-les-Forges dit NON! au promoteur éolien.

Saluons ici la décision réfléchie du Conseil municipal de Perrc-les-Forges. Il est a espérer que les arguments développés par les associations opposées aux projets éoliens en Saône et Loire portent leurs fruits.
Que les nuisances vécues par les riverains des parcs de Côte d'Or comme du Doubs aient été entendues par les décideurs et les élus.
Que la production d'électricité intermittente ne permet pas de diminuer l'émission de Gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique,
Que l'éolien est étranger à l'écologie,
Que l'éolien est un attrape-gogo.

Ensemble réclamons une distance raisonnable entre une éolienne et une habitation égale à 10 fois la hauteur du mât.
Le rétablissement du code de la santé publique relatif aux bruits des parcs  éoliens (30 dB) soit à nouveau applicable.

A Montmort, soyons vigilant. Un nouveau promoteur circule dans l'espoir de marcher sur les brisées de Windstrom...

Il semblerait que les leçons ne soient pas retenues.

Vent du Sud Morvan


samedi 1 avril 2017

EOLIEN AUTORISATION UNIQUE : Requête en Conseil d'état


La Fédération Environnement Durable a déposé une requête (*) en Conseil d’Etat pour faire annuler le décret relatif à l’autorisation environnementale concernant les éoliennes ( JORF du 27 janvier 2017)

 
Ce décret sous un faux prétexte de simplification étend à tout le territoire « L’autorisation unique ». Celle-ci  remplace toutes les autorisations distinctes existantes et  vise en réalité à permettre aux promoteurs d’accélérer l’implantation d’éoliennes  en supprimant  toutes les lois qui protègent les citoyens.

La volonté du gouvernement de favoriser systématiquement les industriels du vent  au détriment de l'intérêt général n’est justifiée par aucune raison, ni morale, ni économique, ni industrielle,  ni environnementale.
 

Annexe :
(1)
Décret n° 2017-81 du 26 janvier 2017 relatif à l’autorisation environnementale (JORF du 27 janvier 2017)
(*)
Requête faite conjointement avec Vent de Colère

 Ps:

Il est important  de faire savoir  que ce décret est attaqué
Les affirmations de certains promoteurs qui s'appuient déjà sur " l'autorisation unique " notamment devant les tribunaux sont donc inexactes.

Cordialement
Jean-Louis Butré
Président
Fédération Environnement Durable
contact@environnementdurable.net

---